Que vaut la collapsologie ?
11/11/2020
Quelles sont les propositions collectives de la collapsologie face à l’imminence de l’effondrement ? D’un point de vue politique, il semble que la collapsologie ait peu d’efficience. En effet, malgré la mise en avant de la nécessité de créer des liens, de gagner en autonomie et de s’auto-organiser, on peut lire dans le projet collapsologue un paradoxal individualisme.
La fin du monde n’a jamais paru si proche si on en croit l’inflexion de la pensée écologique vers les théories de l’effondrement ces dernières années. On ne saurait citer tous les titres allant en ce sens en librairie. Parmi bien d’autres, Jared Diamond, Laurent Testot, Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Gauthier Chapelle, Naomi Oreskes, Yves Cochet…se sont essayés à l’exercice[i]. Le catastrophisme semble gagner le débat public, comme la culture populaire[ii]. En quoi consiste ce mouvement de pensée ? Qu’est-ce précisément que la collapsologie ? A-t-elle quelque pertinence pour comprendre la crise écologique que nous traversons actuellement ?
Qu’est-ce que la collapsologie ? Quelle méthode ? Quelles propositions ?
La pensée de la catastrophe n’est pas nouvelle : elle fait partie de l’imaginaire religieux des civilisations occidentales avec la notion d’Apocalypse. Celle de la catastrophe écologique remonte au XIXe siècle : dans L’Apocalypse joyeuse, Jean-Baptiste Fressoz cite le premier écrit catastrophiste, La fin du monde par la science, écrit par Eugène Huzar et publié en 1855. Selon Huzar, « la science expérimentale étant une connaissance a posteriori, elle ne peut anticiper les conséquences lointaines de ses productions toujours plus puissantes. Et ce décalage entre capacités techniques et capacités de prévision conduit inexorablement à l’apocalypse. »[iii]
Selon la pensée catastrophiste, les conséquences de nos actions à grande échelle nous échappent, et il devient désormais certain qu’elles seront telles que notre mode de vie entier en sera bouleversé. En effet, les systèmes complexes et interconnectés qui constituent notre monde le rendent fragile : la catastrophe ne peut pas être isolée. Ainsi, l’exploitation à tous les niveaux perturbe autant les écosystèmes, que le climat et les réserves de ressources naturelles, et impacte l’économie, la finance, les structures sociales… Pas un domaine qui ne puisse sauver l’autre : l’éthique se pense désormais à grande échelle, comme l’écrit Hans Jonas : « Nulle éthique antérieure n’avait à prendre en considération la condition globale de la vie humaine et l’avenir lointain et l’existence de l’espèce elle-même »[iv]. Cette proposition d’imaginer le pire pour prévoir à long terme et se sentir responsable est, selon le terme de Catherine et Raphaël Larrère[v], « un catastrophisme pédagogique » ou « méthodologique ». C’est précisément parce que la pensée de la catastrophe nous est présente que nous devons peser nos actions, et tout faire pour agir sur le présent. Il faut donc penser la catastrophe pour l’éviter.
Mais la collapsologie se distingue de ce « catastrophisme éclairé », pour reprendre une expression qui désigne la pensée de Jean-Pierre Dupuy. Le terme de « collapsologie », choisi par Pablo Servigne et Raphaël Stevens, avec « une certaine autodérision »[vi], dans leur ouvrage Comment tout peut s’effondrer, Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, et qui englobe également la pensée d’Yves Cochet, désigne : « l’exercice transdisciplinaire d’étude de l’effondrement de notre civilisation industrielle, et de ce qui pourrait lui succéder, en s’appuyant sur deux modes cognitifs qui sont la raison et l’intuition, et sur des travaux scientifiques reconnus »[vii]. La démarche méthodologique de la collapsologie prend donc en compte les affects au même titre que les connaissances scientifiques. Si les auteurs préviennent ainsi le lecteur : « Vous ne tenez donc pas dans les mains un livre destiné à faire peur »[viii], la première réaction attendue face aux constats dressés semble au moins être la sidération. S’ils ne prédisent pas un futur postapocalyptique, le monde maltraité qu’ils présentent a bien de quoi effrayer le lecteur.
En effet, le premier chapitre dresse le constat d’un système-monde abîmé : nous avons dépassé trop de limites en termes de ressources et d’épuisement des écosystèmes, notre système global interconnecté est très vulnérable. Mais le pire est que nous sommes incapables d’y remédier car la société actuelle est verrouillée sur le plan technique, psychologique et institutionnel. Le second chapitre a pour ambition de montrer l’imminence de l’effondrement à travers des modèles informatiques, mais suggère qu’il reste toujours une incertitude et qu’il faut donc s’en remettre in fine à son intuition : « Alors ? Que vous murmure votre intuition ? 2020 ? 2030 ? 2100 ? »[ix]. Le troisième chapitre approfondit la notion d’effondrement, et propose de passer des systèmes techniques à la prise en compte de l’humain, avant de recommander l’action, à travers « la politique de l’effondrement ». Le second tome, écrit avec Gauthier Chapelle, se construit autour d’une multitude d’hypothèses, qui sont autant d’injonctions positives, parmi lesquelles : « Et si nous suivions l’exemple de la nature ? », « Et si nous luttions pour nous réapproprier notre imagination ? » ou encore « Et si nous devenions de meilleurs conteurs ? ». La collapsologie propose en effet de réhabiliter l’imagination et de créer de nouveaux récits de référence, ce qui est une proposition séduisante.
Catherine et Raphaël Larrère parlent ici d’un « catastrophisme ontologique » : la catastrophe n’est plus seulement pensée comme déclencheur d’action sur le présent, elle va arriver, et il n’est donc plus temps de changer le système mais plutôt de se préparer à vivre dans le monde d’après.
La collapsologie peut-elle être politique ?
Quelles sont les propositions collectives de la collapsologie face à l’imminence de l’effondrement ? D’un point de vue politique, il semble que la collapsologie ait peu d’efficience. En effet, malgré la mise en avant de la nécessité de créer des liens, de gagner en autonomie et de s’auto-organiser, on peut lire dans le projet collapsologue un paradoxal individualisme.
Catherine et Raphaël Larrère remarquent que le catastrophisme éclairé et la collapsologie ne s’adressent pas au même public : convaincus que les dirigeants politiques sont incapables de répondre à la crise et qu’il est trop tard pour empêcher la catastrophe, « les collapsologues sont préoccupés par la vulnérabilité de ceux qui vont être entraînés dans l’effondrement : c’est à eux qu’ils s’adressent »[x]. La collapsologie ne s’adresse pas aux décideurs, mais à Monsieur-tout-le-monde. Si cette adresse peut sembler positive, elle se double d’un certain fatalisme : puisque les dirigeants ne se préoccuperont jamais de ces questions, autant réfléchir sans eux, mais à notre niveau, et ce niveau n’est jamais celui de grandes décisions collectives.
Ainsi, les pistes de réflexion proposées face à l’effondrement ne sont pas étatiques. Or, comme le font remarquer Catherine et Raphaël Larrère : « C’est ce que nous avons appris pendant la crise du coronavirus. On a besoin de l’État. Sans État, pas d’hôpitaux, pas de chômage partiel, pas de maintien des services essentiels… S’il n’y a pas eu d’effondrement c’est que l’État a tenu. Mais s’il a tenu […] [c’est grâce] aux très nombreux travailleurs qui ont continué à assurer les services vitaux »[xi]. Cette perte de confiance dans le rôle de l’État – légitime sur ces questions, on en conviendra, puisque la pédagogie en matière d’écologie ne semble pas avoir porté ses fruits depuis de longues années et que les dirigeants ne prennent pas les mesures qui s’imposent – semble cependant se doubler d’un appel à une certaine passivité, et ceci pour au moins deux raisons.
D’abord, on en revient à l’idée phare de la collapsologie, l’effondrement adviendra quoiqu’il arrive. Il ne faut donc pas changer le système tel qu’il est, mais s’en extraire, et se préparer à la vie d’après. En ce sens, la collapsologie n’est pas une force de proposition, capable d’élaborer des solutions politiques concrètes pour procéder à la transition – ce qui constitue une de ses limites. Ensuite, il est inutile de vouloir transformer l’économie et faire disparaître le capitalisme, puisque « le système capitaliste thermo-industriel s’effondrera de lui-même »[xii]. La collapsologie semble donc discréditer les formes de lutte actives contre le système en place. Cette attitude ne permettrait que des prises de conscience individuelles.
En n’envisageant aucune solution à l’effondrement à l’échelle étatique, la collapsologie décerne à chaque individu l’entière responsabilité personnelle de gagner en résilience en vue de l’effondrement. Un tel système de pensée semble entériner l’individualisme ambiant, plutôt qu’il ne songe à y remédier. Jean-Baptiste Malet y voit même une certaine mauvaise foi : la collapsologie est-elle un vrai projet philosophique ou « la justification avancée par des intellectuels impatients de quitter des villes polluées, surveillées et hors de prix pour nouer des rapports vrais à la nature et aux autres dans l’entre-soi de communautés néo-rurales ? »[xiii]. Sans aller aussi loin dans la critique, les solutions prônées par Pablo Servigne et Raphaël Stevens sont bien la création de petits systèmes résilients, ce qui, en effet, répond plus à un désir individuel qu’à un projet politique. Pierre Charbonnier parle ainsi de « survivalisme de gauche »[xiv]. Le risque est d’aboutir à la destruction du tissu social au profit de mécanismes de solidarité uniquement interpersonnels, ou communautaires. Le prix à payer pour la sobriété serait une société éclatée.
La fin du monde ou la fin d’un monde ?
Ce qui dépolitise également la collapsologie est sa dimension trop générale. Ses propositions politiques – car il y en a – sont floues : « lutte contre ce qui détruit notre monde, inventions d’alternatives, métamorphose de notre vision du monde », il faudra aussi que « les riches abaisse[nt] leur niveau de vie. Et ça inclut les classes moyennes »[xv].
Catherine et Raphaël Larrère soulignent que cette trop grande généralité pose problème également dans la conception d’un seul grand effondrement. En effet, comme ils le remarquent, la fin du monde n’est pas la même pour tous : pour certains[xvi] ce que définit Yves Cochet est déjà là. Ainsi la collapsologie nous fait demeurer dans une vision occidentalo-centrée du monde : le paradigme en jeu, à travers l’effondrement généralisé, reste celui de la globalisation, car le monde est pensé comme un, et non dans ses spécificités. Les catastrophes singulières sont toutes analysées selon le même prisme, même si elles ne se dérouleront pas au même moment. Vinciane Despret ne dit pas autre chose : les collaspsologues oublient qu’il n’y a pas de « tout », mais seulement « des milieux-mondes » avec « des corbeaux, des humains, des éléphants, des lombrics, des bactéries… Certes, tous « tenus » par d’autres et dépendants d’eux, mais dans une pluralité de mondes qu’il n’appartient à personne d’unifier »[xvii]. Les collapsologues reconduisent donc l’erreur théorique du naturalisme moderne – croire que la nature est une instance unifiée – dont procèdent beaucoup de nos maux actuels.
Par ailleurs, le défaitisme qui conduit à renoncer aux propositions politiques sous prétexte qu’elles seront incapables de répondre à la crise semble dangereux. En réfléchissant ainsi, on fait le choix de sacrifier les perdants au profit des chanceux qui peuvent encore faire le choix de la résilience, ou s’accommoder de leur mode de vie.
Ainsi Jason W. Moore propose de reconsidérer l’effondrement : la notion d’anthropocène nous égarerait en nous donnant l’impression que nous sommes tous responsables de ce qui arrive alors que ce qui est en cause est le paradigme d’exploitation et de consommation des pays dits développés. Il propose de remplacer ce terme par celui de capitalocène, afin de mettre l’accent sur les logiques responsables du dérèglement climatique, fondées sur « l’extraction de matières premières » et « l’appropriation d’énergies non payées, une prédation longtemps considérée comme allant de soi ». C’est cette « stratégie d’utilisation peu coûteuse des ressources non renouvelables, sur laquelle repose l’accumulation illimitée, qui touche à sa fin, et non l’humanité »[xviii]. La fin du monde, qui est en fait celle d’un monde, serait donc souhaitable : « Nous sommes en train de vivre l’effondrement du capitalisme […] Ce n’est pas l’effondrement des gens et des bâtiments, mais les relations de pouvoir qui ont transformé les humains et le reste de la nature en objets mis au travail gratuitement pour le capitalisme »[xix]. Ceci peut nous ramener à la question de l’action : comment accompagner cet effondrement (positif) ? La question demeure malgré tout : est-ce que cette fin du capitalisme est possible sans des conséquences néfastes, c’est-à-dire d’autres effondrements ?
La collapsologie à l’échelle individuelle
A travers l’idée de catastrophe, la collapsologie formule le sentiment d’impuissance qui peut être le nôtre face aux défis environnementaux, parfois relégué hors du discours rationnel. Même si ce qu’elle prédit comme la suite obligatoire des évènements est discutable, elle a du moins le mérite de traiter l’angoisse écologique propre à notre époque. Elle se propose, sur un plan individuel, de nous aider à dépasser ces sentiments négatifs en proposant une action à petite échelle. On a vu que son efficacité politique était contestable. Cependant, ne peut-on lui faire une place moins ambitieuse ? Ne pourrait-on pas la considérer comme une série d’injonctions vers des bonnes pratiques à un niveau individuel ? Par exemple, la collapsologie prône un mode de vie sobre, pour se préparer au moment où il sera obligatoire pour tout le monde par manque de ressources.
Un tel projet ne semble pas dénué d’utilité, puisqu’il a pour premier mérite d’être accessible à tous. La collapsologie donne une visibilité aux problématiques écologiques, tout en les démocratisant, car elle ne s’adresse pas aux experts et aux décideurs, comme nous l’avons vu plus haut. Si on a vu qu’elle induisait une passivité politique, elle pourrait paradoxalement permettre aux non-spécialistes de sortir de leur sentiment d’impuissance en proposant de s’investir à un niveau local. Ce n’est certes pas suffisant, mais c’est un début : entrer par la petite porte des actions individuelles dans les préoccupations écologiques peut permettre un investissement croissant par la suite. Par ailleurs, la création de petites communautés résilientes ne pourrait-elle constituer un laboratoire pour inventer de nouvelles formes de réunions ? On pourrait également penser une articulation entre ces communautés et une échelle plus globale.
Si la collapsologie ne prend pas en compte la diversité des mondes, elle invite tout de même à une action qui permettrait de se décentrer (ne serait-ce qu’en changeant de lieu de vie, ou en créant des liens autour de soi). Elle a une dimension plus psychologique que philosophique : elle échoue finalement à donner à voir le monde (qui sont en fait des mondes) dont elle parle sans cesse avec l’idée d’effondrement global. Mais elle « soigne » une anxiété écologique personnelle ; elle pousse à s’informer – son titre provocateur a bien pour vertu de susciter le débat – pour peut-être ensuite s’engager.
La collapsologie a un côté « fourre-tout », on l’a également vu, mais c’est aussi le foisonnement de ses propositions qui pourrait lui donner un intérêt : le second livre de Pablo Servigne et Raphaël Stevens constitue le catalogue d’initiatives écologiques existantes, ou de solutions alternatives à petite échelle : s’ouvrir aux autres et aux non-humains, considérer l’éco-féminisme, créer des réseaux[xx]. C’est certes trop général pour constituer une proposition politique mais le livre nous invite à nous intéresser à ces outils de lutte ; et ici, la pensée de l’effondrement n’est pas incompatible avec des initiatives de transformation. Si l’on reprend la question de l’efficacité de la perspective d’un effondrement pour l’action, on peut redonner une certaine valeur à la collapsologie.
Changer de vie, même sans catastrophe
La collapsologie a donc peut-être une valeur pour l’action. Cependant, il semble que le constat qu’elle fait – nous ne vivons pas d’une manière satisfaisante – est appauvri par la nécessité de l’action à cause de la catastrophe à venir. S’il faut changer de modèle politique sur un plan global, et sans doute changer nos pratiques individuelles, ce n’est pas seulement parce que les ressources vont nous manquer, etc. mais parce que nous sommes aujourd’hui englués dans des modes de vie qui ne sont pas satisfaisants, surtout pour les plus démunis. Comme le remarque le personnage d’Ecotopia – roman qui propose une utopie écologique – notre « bien-être n’avait plus rien d’agréable à ce moment-là »[xxi].
Peut-être est-il nécessaire d’agiter la menace, et peut-être cette menace est-elle réelle, mais les bonnes pratiques écologiques devraient sans doute être mises en œuvre non par peur de la punition morale mais parce qu’elles sont éthiques en elles-mêmes. Ne serait-il pas plus intéressant de se pencher sur les paradigmes d’exploitation et de consommation diffusés par les pays occidentaux ou les élites, ou encore sur la valeur intrinsèque de l’environnement ?
[i] Une telle liste ne prétend pas à l’exhaustivité. Collapsus, changer ou disparaître ? Le vrai bilan de notre planète, (dir.) Laurent Testot et Laurent Aillet, Albin Michel, 2020, Une autre fin du monde est possible, Vivre l’effondrement (et pas seulement y survivre), Seuil, 2018, Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, L’effondrement de la civilisation occidentale, Naomi Oreskes et Eric M. Conway, Les liens qui libèrent, 2014, Devant l’effondrement. Essai de collapsologie, Yves Cochet, Paris, Les Liens qui libèrent, 2019, Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, Jared Diamond, 2006, NRF essais.
[ii] Un rayon de la Fnac porte l’étiquette : « Théorie de l’effondrement », Canal plus sort une série nommée «Effondrement », https://www.canalplus.com/series/l-effondrement/h/12670812_50001, les romans adolescents proposent des expériences de survie dans des futurs post-apocalyptiques (The Hunger games, Divergent, Labyrinth) sans parler des films à grand public traitant de ce sujet ou des livres d’art de vivre (Fabrice Midal, Comment rester serein quand tout s’effondre, Flammarion – Versilio, 2020).
[iii] Jean-Baptiste Fressoz, L’Apocalypse Joyeuse, une histoire du risque technologique, Seuil, 2012, p.10.
[iv] Hans Jonas, Le Principe responsabilité, Flammarion, Champs essais, 2013, p.33.
[v] Catherine Larrère est philosophe, elle a travaillé notamment sur l’éthique environnementale, Raphaël Larrère est agronome et écologue, ils co-écrivent régulièrement sur des questions de philosophie écologique.
[vi] Pablo Servigne et Raphaël Stevens, Comment tout peut s’effondrer, Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, Seuil, 2015, p.253.
[vii] Ibid, p.20.
[viii] Ibid, p.21.
[ix] Ibid, p. 173.
[x] Catherine et Raphaël Larrère, Le Pire n’est pas certain, Essai sur l’aveuglement catastrophiste, Premier Parallèle, Septembre 2020, p.74.
[xi] Ibid, p.132.
[xii] Ibid, p.96.
[xiii] Jean-Baptiste Malet, « La fin du monde n’aura pas lieu », Le Monde Diplomatique, n°785, août 2019
[xiv] Pierre Charbonnier, « Splendeur et misères de la collapsologie. Les impensés du survivalisme de gauche », Revue du crieur, n°13, Paris, juin 2019.
[xv] Sven Ortoli, entretien avec Pablo Servigne, Philosophie Magazine, hors-série n°46 « Philosophie du réchauffement climatique », été 2020.
[xvi] Catherine et Raphaël Larrrère remarquent que nous, Occidentaux, vivons dans la peur d’un effondrement que nous avons déjà imposé autour de nous… « Car il est des peuples qui ont déjà connu des effondrements. Comme l’écrivent Déborah Danowski et Eduardo Viveiros de Castro, « pour les peuples indigènes des Amériques, la fin du monde a déjà eu lien, en 1492 ». […] « ces fins du monde provoqués par l’avancée du front de modernisation […] continuent de se produire, à diverses échelles, dans plusieurs endroits plus ou moins lointains de la planète »… en Afrique, en Nouvelle-Guinée, en Amazonie ou « dans les territoires indigènes des Etats-Unis ou du Canada, atteints par les projets de fracturation hydraulique pour l’exploitation du gaz de schiste ». Déborah Danowski et Eduardo Viveiros de Castro, « L’arrêt du monde » in Emilie Hache (dir.), De l’univers clos au monde infini, éditions Dehors, 2014, p. 319-320, cité par C. et R. Larrère, op. cit., p.157.
[xvii] Vinciane Despret « Ne déclarons pas la guerre au vivant », entretien avec Nicolas Truong, série « Penseurs du nouveau monde », Le Monde, 4 août 2020, https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/08/03/vinciane-despret-ne-declarons-pas-la-guerre-au-vivant_6048043_3451060.html
[xviii] Jean-Baptiste Malet, op. cit.
[xix] Jean-Baptiste Malet, op. cit.
[xx] Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, Une autre fin du monde est possible, Vivre l’effondrement (et pas seulement y survivre), Seuil, 2018.
[xxi] Ernest Callenbach, Ecotopia, (ed. originale 1975), 2028 pour l’édition française, éditions rue de l’échiquier.
Illustration : Jean-François Millet, Les glaneuses