Une transition juste et sans douleur ?

L’écologie est-elle nécessairement punitive ? L’émergence de la conscience écologique est certes celle d’une « mauvaise conscience » : nous abîmons l’environnement et mettons en péril la vie, y compris celle de l’espèce humaine, avec notre mode de développement extensif et polluant. C’est une mauvaise nouvelle qui nous fait sortir de l’insouciance et de la confiance absolue dans le progrès et la croissance qui animait la reconstruction après la deuxième guerre mondiale. Elle remet en cause notre arrogance : nous nous croyions maîtres et dominateurs de la nature, nous nous découvrons apprentis sorciers. Une transition vers un modèle plus respectueux de la nature est donc nécessaire. Mais trois dangers nous guettent : l’adoption d’objectifs simplistes et rigides ; la création d’un « silo écologique » ; la nostalgie du monde perdu. Comment surmonter ces dangers, afin de mieux réussir la transition ?

 

Des objectifs simplistes

La politique est un art difficile, et susciter une mobilisation générale autour d’un objectif ambitieux est particulièrement compliqué. La transition impose d’orchestrer des changements profonds dans les infrastructures, dans les chaînes de valeur, les méthodes de production, les habitudes de consommation, les modes de vie, les transports et même les vacances.

Dans ce contexte, le plafond de 2°C d’augmentation de la température moyenne à la surface de la terre s’est imposé comme un point de ralliement assez tôt au sein de la Convention Cadre de l’ONU sur le changement climatique. Mais il est vite apparu que cet objectif est assez arbitraire, et il peut être attaqué de tous côtés. D’une part, il n’est pas assez ambitieux, car il ne préviendra pas une hausse du niveau de la mer qui fera disparaître l’habitat de nations entières (en particulier des îles du Pacifique), d’où la naissance d’un mouvement pour lui substituer l’objectif de 1,5°C. Et il ne préviendra pas non plus l’augmentation de la fréquence de catastrophes liées aux vagues de chaleur, feux, ouragans et de graves perturbations dans la répartition de l’eau, qui sont déjà observées alors que nous n’avons pas encore atteint 1,5°C d’augmentation.

Mais d’autre part, cet objectif est irréaliste car l’inertie des intérêts économiques et des processus politiques nous met sur une trajectoire plus proche de 3°C d’augmentation, voire plus. Un objectif supposé mobilisateur peut s’avérer démobilisant s’il est clair qu’il ne s’agit que d’un vœu pieux, voire d’une manipulation cynique. Il peut aussi être indûment anxiogène. Dans le mouvement des Vendredis pour le Futur, de nombreux jeunes ont été persuadés qu’ils allaient mourir dans quelques années à cause des perturbations du climat si l’on dépassait 2°C ou même avant cela. Une forme d’hystérie collective a été produite, voire encouragée, autour de ces chiffres.

Il ne faut pas exclure, certes, l’occurrence de catastrophes apocalyptiques qui amène un appauvrissement généralisé et une réduction drastique de la population humaine, mais la probabilité reste faible. De plus, dans ces scénarios-catastrophes, la première source de mortalité sera très probablement d’origine humaine, une fois de plus : les conflits indirectement exacerbés par les problèmes environnementaux nous frapperons bien avant que les points de bascule du système Terre ne produisent des dégâts globaux. Et dans la littérature sur les scénarios-catastrophes qui peuvent frapper la population humaine dans les prochaines décennies (Ord 2020), le changement climatique est assez loin dans la liste, derrière les risques biologiques, géopolitiques, et technologiques. On observe d’ailleurs que les effets de la pandémie de COVID19 sur l’extrême pauvreté dans le monde sont déjà, en quelques mois, du même ordre de grandeur que les impacts du climat prévus d’ici à 2030 (Guivarch et Taconet 2020).

Un objectif simpliste peut aussi avoir une descendance. De l’objectif 1,5°C est issu l’objectif Zéro Emissions Nettes (ZEN) 2050, calculé sur la base de modélisations simplifiées, autour des travaux du GIEC, des trajectoires à coût minimal permettant de rester sous le plafond de température. ZEN 2050 sonne bien et a été porté par un groupe d’entreprises, adopté à l’échelon européen, et repris en France. Pourtant, passer d’un objectif de température plafond à un objectif de date pour la neutralité carbone est loin d’être naturel. Ce qui compte pour le changement climatique, c’est la quantité cumulée de gaz à effet de serre qui est émis, pas la date à laquelle on s’arrête d’émettre. Il est possible d’atteindre la neutralité carbone en 2050 en ayant émis beaucoup trop de gaz.

De plus, il n’est pas exact que la quantité cumulée d’émissions soit le seul facteur pertinent, car le rythme d’augmentation de la concentration de gaz influence la vitesse du changement climatique. A émissions cumulées fixes, il est préférable de ralentir au maximum le déversement de ces émissions dans l’atmosphère. Une augmentation plus lente de la température permettrait en effet à la planète et à ses habitants, espèce humaine comprise, de s’adapter plus facilement au changement du climat. La préservation de la biodiversité en serait ainsi favorisée (Taconet 2021). En termes de décarbonation, cela veut dire qu’il serait préférable de faire des efforts très poussés dès maintenant, pour réduire très vite les émissions qu’il est peu coûteux de réduire (la course à l’espace de nos milliardaires en quête de sensations fortes, pour commencer), et de se donner plus de marge de manœuvre pour les dernières émissions plus difficiles à supprimer. ZEN 2080 est moins sexy que ZEN 2050, mais nettement préférable, à augmentation de température donnée.

Dans cette course au simplisme, l’administration française a une longueur d’avance sur l’administration américaine. Cette dernière a remis en place, sitôt le départ de Trump, le groupe qui calcule les coûts et bénéfices de politiques de réduction des émissions, en particulier autour de l’estimation du « coût social du carbone », chiffre utile pour guider les investissements publics et privés et les mécanismes incitatifs. En revanche, la France a choisi de renoncer à estimer les bénéfices en termes de protection de l’environnement, pour se borner à calculer un coût social du carbone par les coûts induits par l’objectif ZEN 2050 (France Stratégie 2019). Arcboutée sur cet objectif rigide, l’administration se prive de flexibilité et de regard critique sur les conséquences environnementales des politiques suivies. Et ce, alors que les élèves qui se destinent à la haute fonction publique réclament une formation plus poussée sur l’environnement et revendiquent leur souhait de remplir leurs fonctions avec esprit critique (Collectif 2021).

 

On ne peut isoler l’environnemental du social

Les objectifs 2°C, 1,5°C, ZEN 2050 sont supposés rallier les énergies autour de l’enjeu climatique, mais ils ont une odeur de mépris pour tous ceux dont les soucis du quotidien restent prioritaires. Parler de fin du monde à ceux qui ne savent pas comment atteindre la fin du mois, comme le soulignaient avec ironie les gilets jaunes, trahit une déconnexion des réalités du terrain. Dans les négociations mondiales sur le climat, les pays les moins riches tiennent un discours semblable, mettant en avant leur « droit au développement ». De plus, leurs populations, encore très démunies, voient la menace de contraintes être brandies par des pays qui non seulement les ont envahis et colonisés pour leur propre développement, mais l’ont fait en créant le problème climatique qui leur sert aujourd’hui d’argument pour demander des efforts à tous (UNDP 2020).

Les grands défis de notre époque, cohésion sociale, démocratisation, et protection de l’environnement, sont assez largement indissociables dans la mesure où ignorer l’un d’eux ne peut qu’ériger des obstacles insurmontables à la réalisation des deux autres (Fleurbaey et al. 2019). On ne préservera pas l’environnement et les acquis démocratiques en maintenant la moitié de la planète à l’écart du développement, conduisant à des conflits majeurs. On ne progressera pas vers moins d’inégalités et plus de démocratie en poursuivant le mode de croissance actuel qui détruit la planète. Et l’on ne conciliera pas cohésion sociale et écologie en adoptant un modèle autoritaire dont la corruption et la conflictualité sont inéluctables.

Toute action, notamment de la puissance publique, devrait donc être évaluée selon les progrès qu’elle permet de faire, ou non, sur ces trois fronts de la cohésion, de la démocratie et de l’écologie. Or, nous avons tendance à fonctionner en silos au moment même où l’intégration de ces sujets devrait s’imposer. La protection de l’environnement est confiée à une partie, au demeurant modeste, de l’administration. Et dans le paysage politique, certains mouvements se sont appropriés le sujet, alors qu’il aurait dû irriguer tous les partis. Enfin, dans les entreprises, la responsabilité « sociale » se concentre de plus en plus sur l’environnement, avec le risque d’un « greenwashing » qui ne cache plus seulement des dégâts environnementaux mal compensés, mais également des problèmes sociaux passés au second plan.

Prenant le contrepied des approches en silos, le Haut Conseil pour le Climat (HCC 2020) propose la « transition juste » comme principe général visant à s’assurer que la transition écologique n’aggrave pas les inégalités, voire contribue à les réduire, en particulier par des créations d’emplois dans les secteurs à promouvoir, et soit aussi l’occasion d’une redynamisation de la démocratie, notamment par le développement de processus participatifs et une plus forte mobilisation locale et territoriale. Il est intéressant que le mouvement des gilets jaunes ait, en effet, non seulement fait surgir la question sociale au milieu de la politique environnementale mais ait également posé de fortes revendications en matière de démocratie participative. Le grand débat et la convention citoyenne qui ont suivi ont peut-être donné un avant-goût de procédures qui deviendront plus communes à l’avenir, même si une forte improvisation a terni leurs réalisations. Les experts de la participation insistent en effet sur le fait que la participation ne s’improvise pas mais doit s’ancrer dans des cadres institutionnels bien définis, pour que toutes les parties prenantes aient une idée claire de leur rôle et de leurs responsabilités (IPSP 2018, Landemore 2020).

L’intégration du social à l’environnement fait aussi son chemin chez les économistes des politiques environnementales. Alors que William Nordhaus, récent récipiendaire du prix Nobel d’économie pour ses modèles d’analyse coût-bénéfice appliquée au climat, a cherché à traiter le problème climatique comme un problème d’inefficacité, en faisant abstraction des questions distributives, de nombreux travaux récents ont porté sur les inégalités aggravées par le changement climatique et sur la nécessité d’en tenir compte dans la définition des politiques de réduction des émissions et d’adaptation, comme le montre la revue de littérature de Guivarch et Taconet (2020). Le récent rapport Blanchard-Tirole (2021) préconise de veiller à ce que les efforts demandés par une taxation carbone ne fassent plus d’exception pour des lobbies puissants et soient compensés pour les ménages les plus défavorisés.

Ce rapport s’interroge sur les réticences des Français à propos de la taxe carbone, mesure non retenue par la Convention Citoyenne, et cite Douenne et Fabre (2020) qui montrent en particulier, sur la base d’une enquête auprès d’un échantillon représentatif, que la taxe carbone a des effets négatifs surestimés sur le niveau de vie, mais aussi qu’elle n’est pas acceptée si le revenu qu’elle produit n’est pas réinjecté dans l’action environnementale. Autrement dit, même la population est sceptique quant à l’idée d’utiliser les revenus d’une taxe environnementale pour faire du social, y compris pour en compenser le coût pour les plus défavorisés. Le raisonnement en silos est donc très répandu. La Convention Citoyenne pour le Climat a ainsi préféré des mesures contraignantes sur l’isolation des bâtiments, la vitesse des véhicules, les dessertes aériennes, bien que les normes réglementaires « imposent » des coûts tout autant que le fait de lever un « impôt ».

Le souci d’égalité de traitement trahit souvent un raisonnement en silo également. L’attirance pour les normes réglementaires provient sans doute en partie du fait qu’elles induisent une égalité dans l’ajustement des comportements : si la vitesse passe à 110 sur l’autoroute, même les propriétaires de grosses cylindrées devront s’y plier, alors qu’une taxe sur le carbone n’empêchera jamais les plus riches de continuer à circuler comme auparavant. Mais ceci oublie que les plus riches peuvent toujours plus facilement supporter non seulement les impôts mais aussi les coûts des contraintes réglementaires (et avoir des résidences secondaires lointaines, à rejoindre en avion, loin au-dessus de ceux qui se traînent sur la route). Le raisonnement en silo se retrouve aussi dans les préconisations d’un prix uniforme du carbone s’imposant à tous sans exception (comme dans le rapport Blanchard-Tirole), oubliant qu’en l’absence de politiques compensatrices suffisantes, ce qui est particulièrement vrai à l’international, des différenciations de pénalités financières peuvent être parfaitement justifiées, précisément pour des considérations sociales (d’Autume et al. 2016).

 

De multiples co-bénéfices

Si l’on sort des silos, comme nous y invite le Haut Conseil pour le Climat, on peut s’intéresser aux multiples effets positifs potentiels des politiques environnementales sur la santé, l’emploi, la vie locale, la cohésion sociale, et ainsi de suite. Par exemple, les bénéfices pour la santé de la réduction de la pollution de l’air peuvent préserver des dizaines de millions d’années de vie dans le monde sur plus d’un siècle, faisant de la transition bas carbone une opération bénéficiaire nette, au niveau mondial, sur l’ensemble de la période transitoire, renversant la vision usuelle d’une transition coûteuse à court terme pour des bénéfices lointains (Scovronick et al. 2019). Ces bénéfices étant locaux, les pays ont même un intérêt purement national à entamer des politiques de réduction des gaz polluants, mais la coopération internationale reste toutefois nécessaire pour obtenir une décarbonation suffisante (Scovronick et al. 2021).

L’idée d’utiliser la taxe carbone pour réduire les inégalités de niveaux de vie ou pour investir dans les infrastructures est aujourd’hui très populaire chez les experts (Klenert et al. 2018), et Henriet et Schubert (2021) montrent bien les enjeux et les difficultés d’une telle politique, en raison de l’hétérogénéité des ménages défavorisés (en particulier les différences entre ville et campagne). Elles soulignent cependant qu’il serait possible de faire en sorte qu’au moins 90% des ménages des trois premiers déciles (les 30% de ménages les moins riches) soient bénéficiaires, et qu’en moyenne les six premiers déciles soient bénéficiaires également. Quant au Haut Conseil pour le Climat, il associe transition juste à de multiples politiques de renforcement des solidarités locales, à travers les circuits courts mais aussi des expériences prometteuses comme Occitanie 2040 et les territoires zéro chômeur de longue durée. Il est à noter que les bénéfices sociaux d’une taxe carbone bien redistribuée peuvent apporter un argument de plus en faveur d’une politique très ambitieuse dès maintenant, mais lissant la décarbonation sur une période plus longue que jusqu’à 2050 pour bénéficier des co-bénéfices de la taxe pendant plus longtemps (Budolfson et al. 2021).

Mais prenons un peu de recul. L’impératif écologique rejoint de façon très opportune une insatisfaction profonde, exprimée de longue date par de nombreux courants de pensée, avec le modèle de croissance centré sur le « toujours plus », et sur l’avoir plutôt que sur l’être. Si l’alerte environnementale est une mauvaise nouvelle, ne faut-il pas rejeter toute nostalgie du monde perdu et accueillir comme une bonne nouvelle la perspective de réorienter nos vies individuelles et nos projets collectifs vers le développement humain, et au-delà de l’humain, vers une relation plus équilibrée avec notre milieu naturel et les autres espèces du monde vivant ?

Cette thématique évoque bien sûr le débat sur la décroissance. S’il y a consensus sur le fait qu’il faut faire décroître notre empreinte environnementale, il est beaucoup plus douteux d’afficher la frugalité comme une vertu cardinale, dans un monde où la pauvreté reste importante et les écarts de développement insoutenables. Il semble plus prometteur de parler de réorientation du « progrès » et de la « croissance », pour les faire bénéficier au bien-être de la communauté des êtres vivants, plutôt qu’à l’accumulation matérielle au profit d’une minorité. En posant la question ainsi, on s’aperçoit que les philosophes n’ont pas encore développé de pensée structurée sur la meilleure façon d’arbitrer les intérêts souvent convergents, mais au moins aussi souvent divergents, entre les différentes composantes de cette communauté vivante très vaste et hétérogène. Les théoriciens de la justice se sont limités très largement à la société humaine, et lorsqu’ils ont considéré les droits des animaux (Singer 1975), se sont généralement limités aux espèces les plus proches de l’homme, dans une forme inavouée d’anthropocentrisme. Un champ de recherche passionnant s’ouvre dans ce domaine (Fleurbaey et Leppanen 2021).

 

Références 

Blanchard O., J. Tirole 2021, Les grands défis économiques, Rapport de la Commission présidée par Olivier Blanchard et Jean Tirole.

Budolfson M., F. Dennig, F. Errickson, S. Feindt, M. Ferranna, M. Fleurbaey, D. Klenert, U. Kornek, K. Kuruc, A. Méjean, W. Peng, N. Scovronick, D. Spears, F. Wagner, S. Zuber 2021, “Progressive revenue recycling can alleviate poverty, reduce inequality, and improve wellbeing while avoiding dangerous climate change,” soumis pour publication.

Collectif 2021, « Nous, élèves de la haute fonction publique, demandons à être formés à la transition écologique », Le Monde, 21 juin.

d’Autume A., K. Schubert, C. Withagen 2016, “Should the Carbon Price Be the Same in All Countries?”, Journal of Public Economic Theory 18: 709-725.

Douenne T., A. Fabre 2020, « French attitudes on climate change, carbon taxation and other climate policies », Ecological Economics 169 : 106496.

Fleurbaey M., O. Bouin, M.L. Djelic, R. Kanbur, H. Nowotny, E. Reis 2019, Manifeste pour le progrès social, Paris : La Découverte.

Fleurbaey M., C. Leppanen 2021,  “Toward a theory of ecosystem well-being,”  Journal of Bioeconomics (en ligne).

France Stratégie 2019, La Valeur de l’action pour le climat. Une valeur tutélaire du carbone pour évaluer les investissements et les politiques publiques, Rapport de la commission présidée par Alain Quinet, Paris : La Documentation française.

Guivarch C., N. Taconet 2020, « Inégalités mondiales et changement climatique », Revue de l’OFCE, vol. 165, pp. 35-70.

HCC 2020, Redresser le cap, relancer la transition, Rapport Annuel du Haut Conseil pour le Climat, Paris.

Henriet F., K. Schubert 2021, La transition énergétique. Objectif ZEN, CEPREMAP, Éditions Rue d’Ulm/Presses de l’École normale supérieure.

IPSP 2018, Rethinking Societies for the 21st Century, International Panel on Social Progress, Cambridge University Press.

Klenert, D., L. Mattauch, E. Combet, O. Edenhofer, C. Hepburn, R. Rafaty, N. Stern, 2018, “Making carbon pricing work for citizens,” Nature Climate Change 8: 669-677.

Landemore H. 2020, Open Democracy: Reinventing Popular Rule for the Twenty-First Century, Princeton University Press.

Ord T. 2020, Precipice. Existential Risk and the Future of Humanity, New York: Hachette Books

Scovronik N., D. Anthoff, F. Dennig, F. Errickson, M. Ferranna, W. Peng, D. Spears, F. Wagner, M. Budolfson 2021, “The importance of health co-benefits under different climate policy cooperation frameworks,” Environment Research Letters 16 (en ligne).

Scovronik N., M. Budolfson, F. Dennig, F. Errickson, M. Fleurbaey, W. Peng, R. Socolow, D. Spears, F. Wagner, 2019, “The impact of human health co-benefits on evaluations of global climate policy,” Nature Communications, 10: 2095.

Singer P. 1975, Animal Liberation, New York; Avon Books.

Taconet N. 2021, « Dynamics and distribution of climate change impacts: insights for mitigation strategies », Thèse de Doctorat en économie.

UNDP 2020, The next frontier. Human development and the Anthropocene, Human Development Report, New York: UNDP.

 

Marc Fleurbaey est directeur de recherches au CNRS, professeur à l’école d’économie de Paris et professeur attaché à l’école normale supérieure.

Lucie Levavasseur est étudiante à Sciences-Po Rennes.

 

Illustration : Charles-François Daubigny, « Pommiers en fleur ». 

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